Développer des relations familiales saines

Alors que des études mettent en évidence l’importance des liens familiaux pour vieillir heureux, il n’en demeure pas moins que la famille reste un contexte relationnel bien souvent difficile. Mélange des genres et des rythmes des générations, cela peut faire des étincelles de bonheur comme de colère. Alors, comment être heureux en famille ?

 

Nous n’allons pas vous mentir, il faudra une bonne dose de patience, de bienveillance et beaucoup d’amour, mais le jeu en vaut la chandelle. Des relations apaisées sont porteuses de joie et de sécurité. C’est l’exemple que nous allons voir avec Gérald, 59 ans, et son père, Charles, 86 ans.

 

“Dans ma famille nous sommes plutôt très traditionnels. Je me rappelle encore lorsque j’ai présenté mon amie qui fut ensuite ma femme, l’une de mes tantes m’a dit “Donc, celle-ci, c’est la bonne ?” J’étais choqué, je n’avais présenté qu’une autre petite amie auparavant ! Alors pour leur parler de mon divorce…”

Avoir des valeurs et des principes, c’est bien pour se reconnaître en tant que groupe, mais à vouloir tout figer on oublie que rien n’est permanent et que les changements sont partie prenante de la vie. Qui n’a pas entendu “nous ne ferions pas cela, nous ne sommes pas ce genre de famille…” ? Partager le même code pour mieux se retrouver, c’est important, mais il faut bien veiller à faire évoluer ce cadre avec le temps.

Les bonnes attitudes pour développer des relations familiales saines

 01. Faites tomber les apparences

  • Dire ce qui ne va pas
  • Accepter d’écouter

Comment améliorer vos relations ou aider à résoudre des situations conflictuelles si vous faites tout pour ignorer le malaise ? En effet, il est souvent plus facile de parler de ce qui ne va pas à son conjoint.e ou à ses amis plutôt qu’à sa famille. Les incompréhensions peuvent vite arriver et dégénérer.

 

“J’ai longuement hésité avant d’annoncer mon divorce à ma famille. Ce n’est pas qu’ils ne se doutaient pas que les choses n’allaient pas bien, mais ils ne pouvaient imaginer cela. Ça semble fou à notre époque, mais pourtant dans ma famille, on ne divorce pas. Avec le temps, il devenait de plus en plus difficile d’inventer des excuses et de m’enfermer dans un cercle de mensonges. Je voulais me libérer et partager ma vie, la vraie.”

 

Véritable soutien, la famille peut également s’avérer être un contexte toxique. Nous vous conseillons de ne pas vous culpabiliser lorsque vous ressentez que quelque chose ne va pas. Mieux vaut en parler avec délicatesse. En se voyant seulement quelque fois dans l’année, certains seraient tentés de laisser passer le malaise et de ne pas en parler pour ne froisser personne. Or, le temps peut aussi envenimer les incompréhensions, aussi n’hésitez pas à ouvrir le dialogue au moment opportun.

 02Oubliez les attentes des uns et des autres

  • Prendre du recul
  • Être porteur de changement

“Mon père resta figé, tout d’abord. Il avait bien compris que quelque chose n’allait pas mais il n’était pas arrivé à une telle conclusion. Ensuite, je fus surpris mais nous avons eu une vraie discussion sur les responsabilités du mariage et d’un homme dans la vie. Bien évidemment, mon père n’approuve pas ma décision, mais maintenant nous pouvons en parler librement et je n’ai plus à me cacher au sein de ma propre famille.”

 

Notre bonheur est aussi lié au bien-être de nos proches. La première chose serait d’apprendre à prendre de la distance. Nous sommes interdépendants mais pas responsables des choix et actions des membres de notre famille. Alors, ouvrir le dialogue peut permettre à chacun de se sentir plus serein pour partager ses doutes et demander conseil.

 

Dans certaines familles, pour des questions d’honneur ou de bienséance, énoncer ses désirs et demander un avis est difficile. Dans ce cas, allez-y par paliers. Le but n’étant pas de vous affaiblir mais de briser le silence qui vous pèse.

 03. Retrouvez de l’authenticité dans vos relations

  • Être soi-même, ne pas jouer un rôle
  • Partager ses expériences vécues

“Maintenant, je partage une nouvelle complicité avec mon père. Nous dépassons les sujets pratiques pour échanger davantage sur nos émotions. Je suis ravi de l’écouter me parler de ses expériences, j’apprends beaucoup de choses sur lui et j’apprécie ses conseils. Cette authenticité, c’est nouveau entre nous… et dans ma famille.”

 

Soyez le changement que vous souhaiteriez voir. Cela passe par des mots, mais aussi par l’attitude. Vous ne changerez pas des habitudes au premier coup d’essai. Les choses vont se faire lentement, mais elles se feront certainement si vous vous appliquez à porter ce changement au sein de votre famille.

 

Notre conseil serait de partir de votre vécu. Partagez vos découvertes ou expliquer pourquoi tel ou tel événement vous a ouvert les yeux et permis d’appréhender les choses différemment. Sans donner de leçon, vous communiquez et inspirez une autre façon de voir les faits. Prenez le temps, mais continuez à vous ouvrir et à partager votre vulnérabilité. S’il y a bien un endroit où l’on devrait pouvoir le faire, c’est en famille, non ?