Nous avons eu le plaisir d’interviewer Ghislaine Chateau, auxiliaire de vie aux Jardins d’Arcadie de Lyon. Avec elle, nous allons nous intéresser à cette profession trop souvent méconnue ou jugée pour mieux comprendre son intérêt et ses particularités.
Ghislaine pratique ce métier depuis 10 ans. Elle a 52 ans. Avant d’être auxiliaire de vie, elle a fait carrière dans la vente comme responsable de boutique. Lassée par l’approche commerciale de son métier, elle a choisi de changer de profession tout en gardant le contact avec les gens. Finalement, ce sont ses proches qui l’ont encouragée à aller vers le métier d’auxiliaire de vie, nous a-t-elle raconté.
Son diplôme en poche, dix ans après, Ghislaine est toujours heureuse de sa décision et satisfaite avec sa nouvelle carrière. Elle nous raconte pourquoi elle considère qu’il est important qu’il soit reconnu comme un métier à part entière et nous révèle tous les aspects qu’il comporte.
En bref
L’Auxiliaire de vie est une profession reconnue par le diplôme d’Etat Auxiliaire de vie sociale (DEAVS), contrairement au statut d’aide à la personne qui ne bénéficie pas d’une formation précise ni d’une reconnaissance par l’Etat. Selon votre situation et les besoins de votre proche âgé, nous vous invitons à vous renseigner lors de vos différentes démarches pour l’accompagner.
3 questions à Ghislaine, auxiliaire de vie aux Jardins d’Arcadie
1/ Qu’est ce qu’un auxiliaire de vie ?
“Notre rôle est de permettre à la personne de rester autonome, le plus longtemps possible. Nous les aidons à réaliser toutes les tâches du quotidien. Comme on dit, on ne fait pas à la place, on fait avec la personne”, nous explique Ghislaine.
Ainsi, les auxiliaires de vie aident à faire les tâches ménagères, accompagnent pour faire les courses, aux rendez-vous médicaux… mais aussi pour faire des sorties culturelles et des activités telles que de la lecture ou des jeux de société.
“Notre métier est de stimuler la personne afin de lui permettre d’entretenir ses capacités cognitives et physiques.”
En revanche, pour ce qui concerne les toilettes ou la prise de médicaments, il en relève du corps médical et donc de l’intervention d’un infirmier.
2/ Comment l’auxiliaire de vie facilite la vie quotidienne des personnes âgées, prévient et diminue leur dépendance ?
“Il s’agit de s’adapter à la personne et de se fondre dans sa vie”, nous dit Ghislaine. Par exemple, en attendant qu’un résident soit prêt pour sa sortie, elle fait sa vaisselle et son lit. “On le fait naturellement comme avec un parent.”
Lors de ses venues, l’auxiliaire de vie interagit avec le résident. Que ce soit par des encouragements pour l’inciter à faire davantage de tâches seul ou le stimuler pour faire les courses ensemble, des promenades et des activités, ces échanges permettent bien souvent de briser la solitude et de maintenir l’indépendance de la personne âgée.
La fréquence des passages de l’auxiliaire de vie se fait au cas par cas, “pour certains, c’est tous les jours, soit pour le ménage soit pour une sortie ou une activité” nous explique Ghislaine.
Témoins des évolutions du comportement des résidents, les auxiliaires de vie alertent si besoin pour prévenir d’un changement, d’un laisser-aller qui demanderait l’intervention d’un infirmier. Au sein des Jardins d’Arcadie, Ghislaine nous explique qu’elle en réfère directement à la coordinatrice et que des réunions bi-mensuelles permettent de faire le point régulièrement. Ainsi, aucun résident n’est laissé pour compte et les familles sont prévenues dès qu’il y a une modification du comportement qui pourrait être une « sonnette d’alarme ».
3/ Comment l’auxiliaire de vie est-elle un soutient sur le plan moral ?
“Tout dépend des personnes“, nous prévient immédiatement Ghislaine. “Certaines personnes ont le contact facile, échangent sur la vie de tous les jours. En revanche, avec d’autres, il faut du temps, elles ont plus de réserves, et ça se comprend”. En effet, accueillir un auxiliaire de vie chez soi, au quotidien, est une nouveauté dans une vie. Pour les plus timides, les plus fatigués, ou les moins sociables, il est compréhensible que ce ne soit pas facile.
Pour Ghislaine, l’important est de faire en sorte que la personne se sente le mieux possible. Aussi, avec de la compassion et de l’empathie, elle écoute. Bien souvent, elle reçoit également les épanchements de la famille ! Dans tous les cas, pour Ghislaine, il est primordial de ne pas juger. “On ne connaît jamais toute l’histoire”.
Le métier d’auxiliaire de vie requiert donc de vraies qualités humaines afin de surmonter la difficulté des tâches, le caractère difficile de certaines personnes âgées en manque affectif, pour finalement se concentrer sur la personne et son expérience de vie.
Vous souhaitez en savoir plus sur les auxiliaires de vie au sein des résidences services seniors ?