Bien veillir tout en restant actif

Tout le monde n’est pas égal face à l’âge et ses conséquences. Selon le Pr Frédéric Limosin, chef de service de l’hôpital Corentin-Celton, “Entre 55 et 85 ans, près d’une personne sur cinq serait en souffrance psychologique”. Avec l’histoire de Françoise, 54 ans, et de son père Jean, 84 ans, nous découvrons pourquoi être actif rend positif, et en quoi cela est primordial pour bien vieillir.

 

“Dernièrement, mon père n’avait plus envie de sortir. J’ai d’abord interprété ça comme un manque d’efforts, avant de me rendre compte que, ces dernières années, beaucoup d’amis l’avaient quitté… Lorsque j’ai compris d’où venait son changement d’humeur, nous avons recherché de nouvelles activités et le sourire est revenu. Un vrai soulagement !”.

 

Des études prouvent que l’attitude par rapport à l’âge affecte la façon dont l’esprit et le corps fonctionnent à l’échelle cellulaire. En effet, d’après la psychologue Laura Carstensen directrice du centre de recherche sur la longévité de l’université de Stanford, les seniors nourrissant des sentiments plus positifs, marchent plus vite, sont plus rapides aux tests de mémoire, guérissent plus vite et vivent plus longtemps.

Les pistes à suivre pour rester
positivement actif, chacun à son rythme !

 01.
Faire un bilan d’humeur

  • Être vigilant quant aux changements physiques et moraux de votre proche
  • Ecouter attentivement et avec bienveillance ses explications

Les experts nous invitent à être particulièrement attentif à nos ainés car à 80 ans, les seniors ressentent une diminution de leur état de forme, santé physique, psychologique et mentale.

 

“Pour mon père, le constat était très clair. En quelques temps, il avait perdu des facilités pour se déplacer, et d’une façon générale, il n’avait plus son entrain habituel”, explique Françoise.


« Ça ne lui ressemblait pas, mais je n’arrivais pas à identifier la cause. Les amis qui partent, ce n’était pas nouveau. Ce qui m’a mis la puce à l’oreille, c’est qu’il n’avait plus d’histoires à me raconter, des petites anecdotes suite à ses après-midis passées à jouer au tarot.

 

 En le questionnant, il m’a finalement dit qu’il n’y allait plus. Le groupe et l’ambiance n’étaient plus les mêmes…”

 

En interrogeant son père, Françoise finit par comprendre d’où vient son mal-être naissant. Bien souvent, les seniors eux-mêmes peuvent avoir des difficultés à appréhender les causes de leur changement d’humeur. Un dialogue quotidien peut permettre d’identifier ces variations de moral avant qu’elles n’aient des conséquences sur leurs

 02.
Identifier les activités adaptées

  • Se renseigner sur les activités possibles dans l’environnement de vie de votre proche
  • L’accompagner pour une première rencontre

Passions passées, talents cachés, activités nouvelles… Il n’y pas d’âge pour re-découvrir un centre d’intérêt qui contribue au développement de soi et comme le dit l’adage : “l’âge, c’est dans la tête” !

 

“Je ne peux pas dire que ce fut simple de motiver mon père à trouver une autre activité. J’ai bien pensé abandonner et “me mêler de mes affaires” comme il me l’a suggéré lors d’une de nos discussions. Toutefois, avec méthode, nous avons finalement abouti à une sélection de deux activités : la poterie et le chant. C’était inattendu pour moi, jamais mon père ne m’en avait parlé, mais parmi les activités proposées par la mairie de sa ville, c’est ce qu’il a souhaité découvrir.”

 

Aider votre parent à mettre du positif dans sa vie n’est pas toujours évident. Certaines personnes peuvent être réticentes et percevoir votre aide comme une intrusion dans leur indépendance. Afin d’éviter de tels malentendus, nous vous conseillons de prendre une place de guide. Vous orientez votre proche pour faire le point sur sa situation tout en le laissant pleinement décider.

 

Pour l’aiguiller, vous pouvez commencer par rechercher les activités proposées dans sa commune et préparer une liste de questions précises à lui adresser, par exemple :

  • Quels étaient ses loisirs par le passé ?
  • Qu’est-ce qu’il a toujours souhaité faire mais n’a jamais osé ?
  • Souhait-il faire des activités en groupe ou seul ?
  • Préfère-t-il des activités de réflexion ? Artistiques ? Physiques ?

 03.
Cultiver son nouveau centre d’intérêt avec passion

  • S’investir avec votre proche dans son activité
  • Célébrer, ensemble, les progrès réalisés

Une fois l’activité identifiée, ce n’est pas fini ! En plus d’être un nouveau sujet de conversation entre vous, cette nouvelle activité peut devenir un moyen de partager des petits moments de joie, ensemble.

 

“ Maintenant lorsque je vais prendre le café chez mon père, je fais le tour de ses nouvelles créations. C’est très sympa ! Je lui ai même passé commande pour un vide poche pour la maison. Mon père me dit qu’il est ravi de créer des objets.

 

En plus de l’amuser, je dois dire qu’il est doué ! Toute la famille suit ses progressions, et idem pour le chant. Nos fêtes sont encore plus joyeuses car tout le monde
s’y met”, termine Françoise.

 

Les activités peuvent créer des rendez-vous également avec la famille, n’hésitez pas à être partie prenante de ces précieux moments !